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SCI : quels avantages fiscaux pour votre investissement ?

Sommaire

Créer une SCI (Société Civile Immobilière) est une solution souvent plébiscitée pour investir dans l’immobilier à plusieurs ou organiser la transmission d’un patrimoine.

Mais quels sont réellement ses atouts sur le plan fiscal ? Imposition, revenus locatifs, donation… Voici un tour d’horizon des avantages fiscaux offerts par ce mode de détention.

Résumé de cet article :

  • Une SCI permet d’investir à plusieurs, tout en offrant une grande souplesse fiscale.
  • Le choix entre IR et IS est déterminant pour la fiscalité des revenus et de la plus-value.
  • La SCI familiale est un outil efficace de transmission, avec des abattements et des décotes intéressants.
  • L’imposition à l’IS permet d’amortir le bien mais entraîne une fiscalité spécifique à la revente.
  • Le fonctionnement d’une SCI implique des coûts et obligations à anticiper.

Qu’est-ce qu’une SCI ?

La SCI, ou Société Civile Immobilière, est une structure juridique permettant à plusieurs personnes – membres d’une même famille ou non – de détenir ensemble un ou plusieurs biens immobiliers. Chaque associé possède des parts sociales correspondant à son apport au capital de la société.

Ce montage présente des atouts en matière de gestion et de transmission.

Mais l’un des grands intérêts de la SCI réside dans sa flexibilité fiscale. Encore faut-il bien comprendre les mécanismes qui l’accompagnent.

Une SCI peut être créée en famille, entre conjoints, ou même entre amis dans le cadre d’un projet immobilier commun. Le tout est de bien définir les règles dès le départ pour éviter les conflits.

Créer une SCI est souvent préféré à l’indivision, notamment pour éviter les blocages liés à la gestion du bien à plusieurs et bénéficier d’un cadre juridique et fiscal plus souple.

SCI à l’IR ou à l’IS : quelle fiscalité ?

Le choix du régime fiscal conditionne l’imposition de la SCI :

  • à l’IR, les associés sont imposés personnellement sur les revenus perçus e, fonction de leur quote-part dans la société;
  • à l’IS, c’est la société qui paie l’impôt, avec des règles spécifiques.

Ces deux options ont chacune des conséquences différentes sur la fiscalité de l’investissement :

Critères

SCI à l’IR

(Impôt sur le revenu)

SCI à l’IS

(Impôt sur les sociétés)

Mode d’impositionRevenus fonciers déclarés par chaque associéBénéfice imposé au nom de la société
Taux d’impositionTaux marginal de l’impôt sur le revenu (jusqu’à 45 % + prélèvements sociaux)15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices, puis 25 % au delà
Amortissement du bienNon possibleOui, ce qui peut réduire significativement le résultat imposable
Régime des plus-valuesRégime des particuliers, avec abattements pour durée de détentionRégime des sociétés, sans abattements pour durée
Distribution des bénéficesRevenus imposés même s’ils ne sont pas distribuésDividendes soumis à la flat tax (30 %) à la distribution
Bon à savoir

Par défaut, une SCI est soumise à l’IR. Il est possible d’opter pour l’IS à la création ou plus tard, mais ce choix est irrévocable.

Avantages et inconvénients fiscaux d’une SCI

Les principaux avantages fiscaux

La SCI, bien utilisée, peut se révéler un formidable levier d’optimisation fiscale.
Voici les bénéfices les plus fréquemment recherchés par les investisseurs.

  • Optimisation de la transmission : les parts sociales peuvent être transmises progressivement, avec application des abattements fiscaux familiaux tous les 15 ans.
  • Déduction des charges : les frais d’entretien, les intérêts d’emprunt et certaines dépenses sont déductibles, ce qui peut alléger la fiscalité.
  • Amortissement du bien à l’IS : en SCI soumise à l’IS, il est possible d’amortir la valeur du bien sur plusieurs années, réduisant ainsi le bénéfice imposable.
  • Souplesse de répartition : la répartition des parts peut être adaptée aux objectifs familiaux ou patrimoniaux.

Les limites à connaître

Si les avantages sont nombreux, la SCI n’est pas exempte de contraintes.
Avant de vous lancer, mieux vaut avoir en tête certains points de vigilance.

  • Formalités plus lourdes qu’un investissement en nom propre : comptabilité, assemblée annuelle, dépôt des comptes…
  • Imposition potentiellement plus lourde à l’IS lors de la revente, en raison de l’absence d’abattement sur la durée de détention et des éventuels amortissements.
  • Complexité du régime fiscal si les règles ne sont pas bien maîtrisées.

SCI et investissement locatif : comment optimiser la fiscalité ?

Lorsque l’on souhaite investir dans un bien destiné à la location, le choix du régime fiscal de la SCI devient stratégique.

  • En SCI à l’IR, le bénéfice est ajouté aux revenus personnels des associés, ce qui peut entraîner une forte imposition selon le montant des revenus. Toutefois, les abattements pour durée de détention s’appliquent en cas de revente, réduisant la plus-value taxable.
  • En SCI à l’IS, les loyers sont imposés au taux réduit de l’impôt sur les sociétés (15 % jusqu’à 42 500 €), et l’amortissement du bien permet souvent de réduire le résultat imposable. Mais à la revente, la plus-value est intégralement imposée au taux de l’IS.
Bon à savoir

Dans un objectif patrimonial à long terme, une SCI à l’IS peut s’avérer fiscalement intéressante, à condition de ne pas revendre le bien rapidement.

Avant d’investir via une SCI, il est recommandé d’effectuer une simulation de prêt immobilier afin d’évaluer précisément votre capacité d’emprunt et les mensualités associées, en tenant compte de la structure juridique retenue. Sachez aussi que le taux de crédit immobilier aura un impact direct sur la rentabilité de l’opération, notamment si vous envisagez une SCI à l’IS, où les intérêts d’emprunt peuvent être déduits des résultats imposables.

SCI familiale et transmission : des avantages notables

La SCI est un outil particulièrement efficace pour anticiper et organiser la transmission d’un patrimoine immobilier à ses enfants ou proches.

Deux avantages fiscaux majeurs :

  1. La donation de parts sociales permet de transmettre une partie du patrimoine progressivement, en bénéficiant de l’abattement de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans.
  2. La décote sur les parts sociales : la valeur des parts tient compte d’une décote liée au caractère non liquide de ces parts et à l’indivision, ce qui peut réduire la base imposable de la donation ou de la succession.

Cette stratégie permet ainsi de transmettre de manière anticipée, tout en conservant la gestion du bien via la gérance de la SCI.

Quelle est la fiscalité d'une SCI familiale ?

La fiscalité d’une SCI familiale dépend du régime d’imposition choisi :

  • À l’IR (impôt sur le revenu), chaque membre de la famille est imposé sur sa quote-part des revenus fonciers perçus, selon sa tranche marginale d’imposition. Ce régime permet de bénéficier du régime des plus-values des particuliers, avec des abattements selon la durée de détention.
  • À l’IS (impôt sur les sociétés), c’est la société qui est imposée sur ses bénéfices, avec la possibilité d’amortir le bien immobilier. En revanche, la revente est moins avantageuse fiscalement, car les plus-values sont intégralement taxées.

Attention, les dividendes distribués dans une SCI à l'IS sont également imposés à 30%. Il y a donc une double imposition.

Et le coût d’une SCI dans tout cela ?

Créer et faire fonctionner une SCI implique certains frais :

  • Frais de création : de 500 à 2 000 € selon l’accompagnement choisi.
  • Publication d’une annonce légale : environ 150 €.
  • Frais de notaire (si apport de bien immobilier).
  • Tenue de comptabilité et déclaration fiscale : particulièrement en SCI à l’IS, où une comptabilité rigoureuse est obligatoire (compter 1 000 à 2 000 € par an si déléguée à un cabinet).

FAQ

Une SCI permet-elle d’éviter les droits de succession ?

Non, elle ne les supprime pas, mais elle permet de les optimiser grâce à des donations de parts sociales avec abattements réguliers et à la valorisation réduite des parts (décote).

Est-ce qu’une SCI paye la taxe foncière ?

Oui, la SCI, en tant que propriétaire du bien immobilier, est redevable de la taxe foncière, qu’elle soit à l’IR ou à l’IS.