Une tour de 1 km de haut
La course à la hauteur des gratte-ciels existe depuis le début de ces constructions verticales. Au départ, cette compétition visait à démontrer la supériorité et la mise en application de nouvelles techniques permettant de battre des records. Dans un contexte de zones urbaines surpeuplées, la conquête du ciel est devenue une véritable alternative.
À Paris, plusieurs scénarios ont été initiés dans le cadre de concours d’architecture au balbutiement du Grand Paris, lorsque le constat que la densité de population était trop importante et que la capacité d’hébergement ne pouvait répondre aux besoins futurs.
Ce fut l’époque du projet d’axe Paris-Le Havre par exemple, ou de celui de la surélévation de la ville.
Le Grand Paris s’est finalement orienté prioritairement vers l’étalement de sa zone urbaine avec les contraintes d’infrastructures de transport que cela engendre.
Le scénario de surélévation n’est pas abandonné pour autant. Une étude menée par l’Atelier parisien d’urbanisme a recensé plus de 11.000 immeubles susceptibles d’être surélevés. La refonte du PLU en 2016 intègre un assouplissement des règles d’urbanisme pour faciliter ces opérations d’extension.
À Dubaï, où la folie des grandeurs prime, un nouveau record de hauteur va être battu. La tour Kingdom Tower va en effet culminer à 1.000 mètres de hauteur ! La livraison est prévue en 2020. Les travaux en sont au 26e étage sur les 200 envisagés. Ce bâtiment détrônera ainsi la tour Burj Khalifa qui atteint aujourd’hui 828 mètres de haut.
Ce changement d’échelle, de centaines de mètres de haut en kilomètres de haut, démontre l’efficacité des techniques de construction en hauteur.
La France reste à une échelle bien plus modeste. Dans le quartier d’affaires de la Défense, par exemple, la plus haute tour mesure actuellement 231 mètres, loin derrière celles de Dubaï. Les recettes obtenues grâce à la mixité de ces méga-tours commencent toutefois à influencer les projets français. En mélangeant bureaux, commerces, hôtels et logements dans une même tour, un méga-investissement peut s’avérer très rentable.
Les tours d’habitation de plusieurs centaines de mètres de haut ne seront peut-être pas fréquentes dans Paris intra-muros, mais sur les territoires du Grand Paris, ce type de structure très dense peut permettre de limiter le périmètre urbain à développer. Certains projets de grande hauteur seront peut-être les phares du Grand Paris de demain. Techniquement, en tout cas, cela est possible.
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Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.