Résidence secondaire : ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Les prix de l’immobilier au m2 se sont stabilisés, voire ont parfois baissés dans certaines zones géographiques. Est-ce le moment d’acquérir votre résidence secondaire ? Avant de vous lancer, voici quelques conseils.
Des charges à prévoir
Au-delà du prix d’acquisition, une résidence secondaire a un coût. En effet, la fiscalité locale est plus élevée pour une résidence secondaire que pour une résidence principale. Par exemple, la taxe d’habitation ne bénéficie pas des abattements applicables à la résidence principale. Dans certains cas, le bien peut être soumis à une surtaxe d’habitation. En effet, depuis cette année les conseils municipaux des communes situées dans les zones tendues (Annecy, Nice et Paris par exemple) peuvent majorer la taxe d'habitation des résidences secondaires.
Par ailleurs, votre prime d’assurance habitation pourrait être plus élevée en raison du risque accru de cambriolages causé par une absence prolongée.
Enfin, en fonction de la localisation géographique de votre résidence secondaire, il faudra supporter certains frais spécifiques comme le chauffage « hors gel » et le déneigement en montagne, les ravalements fréquents à la mer…
Toutefois, il est possible de réduire vos charges et ce, notamment grâce à la location saisonnière.
La location saisonnière pour amortir les frais
Pour rentabiliser votre lieu de villégiature, vous pouvez le louer quelques semaines dans l’année, lorsque vous ne l’occupez pas. Si personne de votre entourage ne peut gérer les locations (accueil des locataires, états des lieux…) vous devrez faire appel à un agent immobilier. Le montant de cette prestation s’évalue entre 15 et 20 % du montant du loyer. Les revenus tirés des locations saisonnières sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). En deçà de 32 900 € de revenus annuels, vous serez soumis au régime des micro-BIC avec, à la clef, un abattement forfaitaire pour charges de 50 % (71 % si la location est estampillée « Gîtes de France » ou « meublé de tourisme »). Toutefois, vous pouvez renoncer au micro-BIC pour le régime réel ; qui vous permettra d’imputer certaines charges (intérêts d’emprunt, dépenses de travaux…) sur vos loyers.
À noter : le montant déductible est proratisé en fonction du temps de location dans l’année.
Une mise en location dans les règles
Avant la mise en location de votre résidence secondaire, il est nécessaire de faire une déclaration de meublé de tourisme en mairie. Il faudra également penser à prévenir votre assureur.
À noter : dans les villes de plus de 200 000 habitants (Paris, notamment), vous devez préalablement obtenir en mairie une autorisation préalable de changement d’usage.
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.