En moyenne, 7 à 8 % de frais de notaire viennent s’ajouter au prix d’achat d’un bien ancien, contre 2 à 3 % dans le neuf. S’il est impossible de négocier les taxes et les impôts, il est possible de réduire le montant de ces frais, par exemple en déduisant le prix du mobilier et les frais d’agence. On vous explique les options possibles pour réduire les frais de notaire.
Ils s’élèvent entre 7 à 8 % du prix de vente si vous achetez un bien ancien et entre 2 à 3 % pour l’achat immobilier d’un bien neuf.
Bon à savoir :
Le montant des frais de notaire sera le même quel que soit le nombre de notaires intervenant dans la transaction immobilière. Les notaires se partageront la partie des frais correspondant à la rémunération notariale. Ainsi, même si acheteur et vendeur font chacun appel à leur propre notaire, cela n’aura pas d’impact sur le montant final des frais d’acquisition.
Que comprennent les frais de notaire ?
Les frais de notaire sont constitués de :
Environ 80% de droits de mutation (taxes) :
Ces taxes, appelées « droits de mutation », comprennent par exemple les droits d’enregistrement ou encore la taxe de publicité foncière (qui sert à payer la prestation informant les personnes concernées qu'une vente a lieu), et sont exigibles dès la signature de l’acte de vente.
Le notaire les reverse directement à l’État et aux collectivités locales et leur montant diffère selon la valeur du bien et son emplacement géographique. Dans l’ancien, ils s’élèvent :
à 5,80665 % du prix de vente dans 97 départements nationaux ;
et à 5,09006 % dans l’Indre (36), l’Isère (38), le Morbihan (56) et Mayotte (976).
Environ 10% de débours :
Les débours servent à payer le coût des documents et les frais exceptionnels qui entourent l’achat immobilier.
Correspondent aux frais engagés par le Notaire au titre des formalités et démarches effectuées pour le transfert de propriété : service de la publicité foncière, frais de publication de vente, document d’urbanisme, extrait du cadastre, géomètre expert, etc.
Environ 10% pour la rémunération (émoluments) du notaire :
La rémunération du notaire se compose d’une partie fixe et d’une partie proportionnelle, toutes deux tarifées par l’État et inscrites dans le Code du commerce. Dans tous les cas, elle ne peut pas dépasser 10 % de la valeur du bien immobilier, ni être inférieure à 90 € (article R444-9 du Code de commerce).
La part de rémunération fixe permet d’acquitter les diverses démarches effectuées avant et après la signature de l’acte de vente par le notaire. La partie de rémunération proportionnelle règle quant à elle le temps passé à la rédaction des actes notariés en vue de leur enregistrement et de leur conservation. Cette rémunération proportionnelle est fixée en fonction de la valeur du bien, par tranche, selon un barème légal.
Bon à savoir :
Depuis le 1er janvier 2021, la rémunération proportionnelle du notaire est ainsi fixée à un taux de : 3,870 % pour une transaction de 0 à 6 500 € ; 1,596 % de 6 500 à 17 000 € ; 1,064 % de 17 000 à 60 000 € ; 0,799 % pour toute tranche supérieure à 60 000 €.
Nos conseils pour réduire vos frais de notaire
Comment négocier les émoluments du notaire ?
Sur la majeure partie des frais de notaire, il n’est pas possible de négocier, puisque 80 % sont versés à l’État sous forme de taxe (les droits de mutation), mais vous pouvez tenter une négociation de la rémunération réelle du notaire.
En effet, depuis la réforme Macron (arrêté du 28 février 2020) entrée en vigueur le 1er janvier 2021, les notaires peuvent consentir des remises partielles sur leur rémunération pour les transactions d’un montant au moins égal à 100 000 €.
Le taux de remise a également doublé, avec une remise maximale de 20 % applicable sur la part des émoluments du notaire (rémunération réelle du notaire) calculés sur le prix d’achat au-dessus de 100 000 €.
Ainsi, si vous faites l’acquisition d’un bien de 230 000 €, le notaire pourra vous accorder une remise jusqu’à 20 % sur les émoluments qu’il touche sur 130 000 €.
A noter :
Le notaire ayant une obligation d’information, ces taux de remise doivent d’ailleurs être affichés clairement dans l’office du notaire, par catégorie d’actes et par tranche. Si plusieurs notaires se partagent la prestation, chacun peut appliquer à l’acquéreur une remise sur la part des émoluments qui lui reviennent.
Soustraire la valeur des équipements du logement
Quand vous achetez un bien, pour réduire les frais de notaire, vous pouvez également déduire de la valeur de ce bien la valeur de tous les équipements (cuisine équipée, électro-ménager, meubles de salles de bains, outils, matériel d’entretien, mobilier de jardin…) restant sur place.
Notez que l’administration fiscale applique une tolérance sur les équipements mobiliers de 5 % de la valeur du bien, au-delà desquels elle est en droit de réclamer des factures pour vérification.
C’est au vendeur de :
lister tous les meubles et équipements qui restent dans le bien ;
faire une évaluation de leur valeur sans oublier de déduire un coefficient d’obsolescence ;
déduire la somme totale obtenue du montant du prix d’achat du bien, à préciser dans le compromis de vente ;
prévoir des justificatifs pour parer d’éventuelles réclamations de l’administration fiscale ;
Si certaines pièces sont considérées comme des biens de valeur, n’hésitez-pas à faire appel aux services d’un commissaire-priseur pour une évaluation précise. Les notaires ont l’habitude de ce type de déduction et peuvent vous aider dans cette démarche.
A noter :
Les équipements déductibles ne peuvent être que des « meubles meublants » selon les termes de l’article 534 du Code civil, destinés à l’usage ou/et à l’ornement d’un bien. Ne font pas partie du mobilier déductible des frais de notaire : les cheminées, les sanitaires (sauf un éventuel spa), les miroirs scellés dans une boiserie ou un mur, un meuble conçu sur-mesure indélogeable.
Déduire le montant des frais d’agence
Enfin, en tant qu’acquéreur, le dernier moyen à disposition pour réduire légèrement les frais de notaire est de payer séparément les frais d’agence.
En effet, les frais de notaire sont calculés uniquement sur la valeur du bien immobilier, c’est-à-dire son prix de vente net vendeur, et non pas sur le coût total de la transaction.
Bon à savoir :
Pour activer cette option, le mandat de l’agence doit bien préciser que c’est à l’acheteur de régler les frais d’agence et le compromis de vente doit distinguer le prix de vente du bien immobilier du montant des frais d’agence.
En conclusion, en déduisant les biens mobiliers, dans certains cas, les frais d’agence, ou encore en obtenant une remise sur les émoluments du notaire, vous pourrez réduire vos frais de notaire, parfois de plusieurs milliers d’euros !
Karine Dabot - Avocate associée
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.
Mis à jour le 16/10/2024 4 min
Comment faire baisser les frais de notaire ?
En moyenne, 7 à 8 % de frais de notaire viennent s’ajouter au prix d’achat d’un bien ancien, contre 2 à 3 % dans le neuf. S’il est impossible de négocier les taxes et les impôts, il est possible de réduire le montant de ces frais, par exemple en déduisant le prix du mobilier et les frais d’agence. On vous explique les options possibles pour réduire les frais de notaire.
Qu’est-ce que les frais de notaire ?
Les frais de notaire, formulation impropre qui désigne en réalité les frais d’acquisition d’un bien immobilier, sont payés par l’acquéreur du bien immobilier.
Ils s’élèvent entre 7 à 8 % du prix de vente si vous achetez un bien ancien et entre 2 à 3 % pour l’achat immobilier d’un bien neuf.
Le montant des frais de notaire sera le même quel que soit le nombre de notaires intervenant dans la transaction immobilière. Les notaires se partageront la partie des frais correspondant à la rémunération notariale. Ainsi, même si acheteur et vendeur font chacun appel à leur propre notaire, cela n’aura pas d’impact sur le montant final des frais d’acquisition.
Que comprennent les frais de notaire ?
Les frais de notaire sont constitués de :
Ces taxes, appelées « droits de mutation », comprennent par exemple les droits d’enregistrement ou encore la taxe de publicité foncière (qui sert à payer la prestation informant les personnes concernées qu'une vente a lieu), et sont exigibles dès la signature de l’acte de vente.
Le notaire les reverse directement à l’État et aux collectivités locales et leur montant diffère selon la valeur du bien et son emplacement géographique. Dans l’ancien, ils s’élèvent :
Les débours servent à payer le coût des documents et les frais exceptionnels qui entourent l’achat immobilier.
Correspondent aux frais engagés par le Notaire au titre des formalités et démarches effectuées pour le transfert de propriété : service de la publicité foncière, frais de publication de vente, document d’urbanisme, extrait du cadastre, géomètre expert, etc.
La rémunération du notaire se compose d’une partie fixe et d’une partie proportionnelle, toutes deux tarifées par l’État et inscrites dans le Code du commerce. Dans tous les cas, elle ne peut pas dépasser 10 % de la valeur du bien immobilier, ni être inférieure à 90 € (article R444-9 du Code de commerce).
La part de rémunération fixe permet d’acquitter les diverses démarches effectuées avant et après la signature de l’acte de vente par le notaire.
La partie de rémunération proportionnelle règle quant à elle le temps passé à la rédaction des actes notariés en vue de leur enregistrement et de leur conservation. Cette rémunération proportionnelle est fixée en fonction de la valeur du bien, par tranche, selon un barème légal.
Depuis le 1er janvier 2021, la rémunération proportionnelle du notaire est ainsi fixée à un taux de : 3,870 % pour une transaction de 0 à 6 500 € ; 1,596 % de 6 500 à 17 000 € ; 1,064 % de 17 000 à 60 000 € ; 0,799 % pour toute tranche supérieure à 60 000 €.
Nos conseils pour réduire vos frais de notaire
Comment négocier les émoluments du notaire ?
Sur la majeure partie des frais de notaire, il n’est pas possible de négocier, puisque 80 % sont versés à l’État sous forme de taxe (les droits de mutation), mais vous pouvez tenter une négociation de la rémunération réelle du notaire.
En effet, depuis la réforme Macron (arrêté du 28 février 2020) entrée en vigueur le 1er janvier 2021, les notaires peuvent consentir des remises partielles sur leur rémunération pour les transactions d’un montant au moins égal à 100 000 €.
Le taux de remise a également doublé, avec une remise maximale de 20 % applicable sur la part des émoluments du notaire (rémunération réelle du notaire) calculés sur le prix d’achat au-dessus de 100 000 €.
Ainsi, si vous faites l’acquisition d’un bien de 230 000 €, le notaire pourra vous accorder une remise jusqu’à 20 % sur les émoluments qu’il touche sur 130 000 €.
Le notaire ayant une obligation d’information, ces taux de remise doivent d’ailleurs être affichés clairement dans l’office du notaire, par catégorie d’actes et par tranche. Si plusieurs notaires se partagent la prestation, chacun peut appliquer à l’acquéreur une remise sur la part des émoluments qui lui reviennent.
Soustraire la valeur des équipements du logement
Quand vous achetez un bien, pour réduire les frais de notaire, vous pouvez également déduire de la valeur de ce bien la valeur de tous les équipements (cuisine équipée, électro-ménager, meubles de salles de bains, outils, matériel d’entretien, mobilier de jardin…) restant sur place.
Notez que l’administration fiscale applique une tolérance sur les équipements mobiliers de 5 % de la valeur du bien, au-delà desquels elle est en droit de réclamer des factures pour vérification.
C’est au vendeur de :
Si certaines pièces sont considérées comme des biens de valeur, n’hésitez-pas à faire appel aux services d’un commissaire-priseur pour une évaluation précise. Les notaires ont l’habitude de ce type de déduction et peuvent vous aider dans cette démarche.
Les équipements déductibles ne peuvent être que des « meubles meublants » selon les termes de l’article 534 du Code civil, destinés à l’usage ou/et à l’ornement d’un bien. Ne font pas partie du mobilier déductible des frais de notaire : les cheminées, les sanitaires (sauf un éventuel spa), les miroirs scellés dans une boiserie ou un mur, un meuble conçu sur-mesure indélogeable.
Déduire le montant des frais d’agence
Enfin, en tant qu’acquéreur, le dernier moyen à disposition pour réduire légèrement les frais de notaire est de payer séparément les frais d’agence.
En effet, les frais de notaire sont calculés uniquement sur la valeur du bien immobilier, c’est-à-dire son prix de vente net vendeur, et non pas sur le coût total de la transaction.
Pour activer cette option, le mandat de l’agence doit bien préciser que c’est à l’acheteur de régler les frais d’agence et le compromis de vente doit distinguer le prix de vente du bien immobilier du montant des frais d’agence.
En conclusion, en déduisant les biens mobiliers, dans certains cas, les frais d’agence, ou encore en obtenant une remise sur les émoluments du notaire, vous pourrez réduire vos frais de notaire, parfois de plusieurs milliers d’euros !
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
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