Crédit immobilier : 60 % des emprunteurs sont des primo-accédants
Les primo-accédants sont de retour sur le marché immobilier depuis l'été dernier. Alors que la hausse des prix et des taux avait quelque peu refroidi cette catégorie d'acheteurs, ils sont revenus en masse pour devenir aujourd'hui majoritaires en matière de demande de crédit immobilier.
Des primo-accédants absents durant quelques mois
En 2017, la conjugaison de la hausse des taux et des prix avait fait réfléchir les primo-accédants qui représentaient malgré tout 55% des acquéreurs en juillet, marquant un nouveau retour très attendu.
Certes, l'été dernier, l'effort consenti par les acquéreurs était plus important, un emprunt moyen représentait 4,66 années de revenus en juillet contre 4,54 années de revenus en juin.
Mais les incertitudes planaient toujours en milieu d'année quant aux aides à l'achat et l'arrivée d'un nouveau gouvernement. Les Français ne connaissant pas toute la politique en matière de logement.
Primo-accédants : des chiffres records en 2018
Les prêts immobiliers signés en décembre sont en faveur des primo-accédants.
Ils représentent en effet 60% des acheteurs. La raison semble assez simple. PTZ resserré et APL accessions supprimées au 1er janvier, il n'en fallait pas plus pour inciter les primo-accédants à concrétiser leurs projets avant le 31 décembre et bénéficier de ces précieuses aides.
Au mois de novembre 2017, les primo-accédants ne représentaient que 57% des acheteurs, difficile d'imputer une hausse de 3% en un mois au hasard.
Primo-accédants, secundo-accédants, des emprunteurs différents
Nous découvrons un point commun aux primo-accédants et aux secundo-accédants, à savoir leur orientation vers l'immobilier ancien.
En effet, en décembre 2017, 74,83% des premiers cités ont acheté un bien ancien contre 73,86% pour les secundo-accédants.
Mais, naturellement, les primo-accédants ne disposent pas du même profil et n'ont pas encore de patrimoine.
Aussi empruntent-ils des sommes plus faibles sur une durée plus longue. En moyenne, toujours en décembre 2017, les primo-accédants ont acheté un bien à 200 153 € sur 239 mois contre 215 691 € sur 199 mois pour les autres accédants à la propriété.
Les seconds sont avantagés par la revente de leur premier bien qui leur permet de disposer d'un apport conséquent. Et quand bien même ils auraient conservé leur résidence principale pour réaliser un investissement locatif, ils présentent un profil plus rassurant pour les organismes financiers grâce au patrimoine qu'ils ont commencé à constituer.
Toujours en cette fin d'année 2017, 10% des prêts immobiliers ont été souscrits pour faire l'acquisition d'une résidence locative.
A l'image du rabotage du PTZ et de la suppression des APL accession, le fait que le gouvernement ait resserré le dispositif Pinel au 1er janvier 2018 a incité les Français à réaliser leur investissement locatif en fin d'année pour profiter pleinement de celui-ci.
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Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.