Les pistes pour bien isoler votre logement contre le bruit
Selon un sondage de l'Ifop paru en septembre 2014, plus de 8 français sur 10 sont sensibles aux nuisances sonores. Pour vous en protéger, vous avez le choix entre plusieurs solutions d'isolation phonique.
Identifier les bruits
Pour savoir comment vous préserver des nuisances sonores, il faut d'abord les identifier. Les bruits aériens intérieurs (éclats de voix, son d'une radio ou d'un téléviseur) ou extérieurs (trafic routier, ferroviaire ou aérien) se propagent dans l'air. Ils passent sous les portes, par les interstices des fenêtres ou encore par les coffres des volets roulants. Les bruits d'impact (aussi appelés "solidiens") sont extérieurs à la pièce ou au logement (chutes ou déplacements d'objets, claquements de talons, passage du métro...) et se transmettent par la structure du bâtiment.
Si les nuisances sont liées au mode de vie de vos voisins vous pouvez essayer de supprimer la source du bruit en leur demandant, par exemple, de diminuer le volume de leur télévision. S'ils se montrent peu coopératifs ou si la source des nuisances sonores est extérieure (circulation routière, arienne...) vous serez contraint d’isoler votre logement. Vous pourrez aussi choisir d’entreprendre ces travaux pour préserver le voisinage de vos propres nuisances et, ainsi, éviter les conflits.
Isoler par le plancher...pour ne pas déranger vos voisins
Pour limiter vos propres bruits d'impact (dans une chambre d’enfant, par exemple), vous pouvez remplacer le revêtement de sol existant par un revêtement (moquette ou sol plastique) posé sur une sous-couche textile (thibaude) ou caoutchoutée. Si vous entreprenez des travaux plus importants, prévoyez une sous-couche acoustique qui va bloquer le passage des ondes sonores sur laquelle vous poserez le revêtement de votre choix (carrelage, parquet…).
A l’occasion d’une rénovation lourde, vous pouvez opter pour une « dalle flottante ». Très efficace, elle consiste à recouvrir une couche isolante (en polystyrène, par exemple) d'une dalle en béton. Dans un logement ancien, mieux vaut prévoir une chape sèche, plus légère. Vous limiterez, ainsi, les risques d’apparition de fissures dans le plafond de votre voisin du dessous !
Isoler les parois verticales pour vous protéger des bruits extérieurs
Pour isoler efficacement vos cloisons, il faut prévoir un doublage acoustique. Vous pouvez, pour cela, poser un isolant sur une plaque de plâtre ou, pour les murs anciens et irréguliers, sur une ossature métallique et une plaque de plâtre. Ces procédés entraînent une perte de place due à l'épaisseur du doublage (environ 10 cm). Si vos mètres carrés sont comptés, mieux vaut sélectionner des produits minces dont l'épaisseur est comprise entre 1,5 et 5 cm. Mais attention, leur efficacité dépend de la qualité de leur mise en œuvre !
N'oubliez pas, enfin, de traiter les fenêtres. La solution la plus efficace consiste à changer la menuiserie et à choisir un vitrage phonique. Si votre budget ne vous permet pas cet investissement vous pouvez, à minima, poser un joint de calfeutrement en mousse.
Isoler le plafond pour limiter les bruits aériens et d'impact
Si votre voisin du dessus, bruyant, renâcle à intervenir sur son plancher, il vous faudra isoler votre plafond. Pour cela, vous devrez prévoir un faux plafond si le plancher est en béton et un plafond autoportant s’il est en bois. Attention, ces solutions vont réduire (de 7 à 20 cm, en moyenne) la hauteur sous plafond de vos pièces et risquent de vous priver de certains éléments de décoration (poutres, corniches...). Pour éviter cela, vous pouvez, là aussi, vous diriger vers un isolant mince.
Faire le tour des aides
Isoler son logement revient au minimum à 10 €/m², hors pose. Comptez environ 500 € pour l’achat d’une fenêtre de taille standard avec un vitrage phonique de bonne classe.
Dans certains cas, ces travaux ouvrent droit à des aides financières. Si vous vivez à proximité de l’un des grands aérodromes français (Paris-Orly, Paris-Charles-de-Gaulle ou encore Toulouse-Blagnac) vous pouvez, ainsi, bénéficier d’une aide de 100 % (antérieurement de 80 % le taux a été majoré à 100 %) du coût des travaux dans la limite de certains plafonds. Attention, le taux majoré s’applique jusqu’au 31 décembre 2014. Le taux applicable à partir du 1er janvier 2015 demeure incertain pour le moment.
Certains matériaux, qui isolent à la fois phoniquement et thermiquement, peuvent être éligibles au nouveau crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite). D’autre part, si vous envisagez au moins deux types de travaux de rénovation énergétique, vous serez peut-être éligible à l’Eco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), renseignez-vous.
Enfin, quelle que soit la situation géographique de votre bien, vous pouvez aussi, sous conditions de ressources, avoir accès à des subventions de l’Agence nationale de l’habitat (Anah).
© Uni éditions – MIG – décembre 2014
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.