Comment faire pour construire sa maison soi-même : les étapes, conseils et astuces
Construire sa maison soi-même est un projet ambitieux qui attire de plus en plus de particuliers, soucieux de réduire le budget de leur construction et d’aboutir à un bien qui leur ressemble (maison en bois, maison écologique, etc.).
L’auto-construction demande une bonne préparation, tant sur le plan technique que financier. De la conception des plans aux démarches administratives, en passant par le choix des matériaux et le respect des normes, chaque étape doit être maîtrisée.
Tour d’horizon des informations essentielles à connaître avant de se lancer, des astuces pour économiser et des conseils pratiques pour réussir à construire votre maison vous-même.
Etape 1 : définir quel sera le budget global
Le budget pour construire sa maison soi-même dépend principalement de la surface, des matériaux choisis et de l’éventuel recours à des professionnels.
Auto-construction : quel prix selon la taille de la maison ?
Pour un projet d’auto-construction, il faut compter en moyenne entre 1 000 et 1 500 € par m². Ainsi :
- Pour une maison de 100 m², le budget varie entre 100 000 et 150 000 €.
- Pour une surface de 150 m², il faut compter entre 150 000 et 225 000 €.
- Une maison de 200 m² nécessite un budget compris entre 200 000 et 300 000 €.
Construire sa maison seul : comment se répartissent les coûts ?
Pour anticiper les dépenses importantes, il est important de connaître la répartition globale des dépenses. Voici les postes qui coûtent le plus cher dans la construction d’une maison :
- Le gros œuvre (fondations, murs, toiture, etc.) : ces étapes peuvent représenter 40 à 50 % du budget total.
- Le second œuvre (isolation, électricité, plomberie, etc.) est quant à lui équivalent à 25 à 35 % du budget.
- Les finitions intérieures (peintures, revêtements de sol, équipements divers, etc.) : souvent sous-estimées, elles peuvent tout de même représenter 10 à 15 % du budget total.
Pour construire une maison à moindre coût, privilégiez des matériaux économiques (parpaings, panneaux en béton préfabriqués, …) ou issus de réemplois (briques de récupération, surplus de chantier, etc.). Choisir un plan avec une forme simple (carrée ou rectangulaire) est également une bonne piste à considérer, puisque cela vous permettra de faire des économies sur le budget des murs et de la toiture.
Pour financer la construction de votre maison, avez-vous pensé à l’emprunt immobilier ? Découvrez nous outils de simulation de prêt immobilier pour calculer votre capacité d’emprunt et vous faire une idée plus précise des conditions d’emprunt possibles.
Etape 2 : trouver et acheter un terrain
Une fois votre budget fixé, l’étape suivante consiste à trouver un terrain adapté à votre projet.
Le choix du terrain est crucial, car il doit être constructible et, si possible, déjà viabilisé (raccordé aux réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement). Si ce n’est pas le cas, c’est un poste de dépense qu’il faudra intégrer dans votre budget. Nous ne pouvons que vous conseiller d’opter pour un terrain viabilisé car les démarches administratives pour solliciter le raccordement peuvent s’avérer fastidieuses.
Le coût moyen de la viabilisation d’un terrain est compris entre 5 000 et 15 000 €, en fonction de la distance du terrain aux réseaux publics, de la nature du terrain, de la région, etc.
Avant l’achat, il est important de vérifier la nature du sol, la pente et l’exposition pour anticiper les éventuels besoins en travaux de terrassement.
Consultez les prix moyens des terrains dans la région pour respecter votre budget global et éviter les surprises liées aux coûts cachés (frais de notaire, taxe d’aménagement, etc.).
Vous avez trouvé un terrain, mais préférez recourir à un professionnel pour faire construire votre maison ? Découvrez les informations essentielles à connaître sur le CCMI, le contrat qui lie le constructeur professionnel d’une maison et son futur propriétaire.
Etape 3 : vérifier la réglementation
Une fois un terrain identifié, il est indispensable de consulter le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la commune.
Ce document fixe les règles d'urbanisme qui encadrent les projets de construction, et précise les contraintes à respecter :
- hauteur maximale des bâtiments,
- style architectural,
- distances à respecter par rapport aux voisins,
- matériaux autorisés pour la façade, etc.
En connaissant ces règles, vous pourrez adapter le plan de votre maison pour qu'il soit conforme aux attentes locales et maximiser vos chances d’obtenir votre permis de construire.
L’étude du PLU est fondamentale avant l’achat du terrain et le dépôt du permis de construire.
Etape 4 : faire réaliser une étude de sol
L’étude de sol est une étape essentielle pour déterminer la nature géotechnique du terrain :
- Elle permet de connaître les caractéristiques du sol (stabilité, capacité portante, présence d’eau, etc.) et d’adapter les fondations de la maison en conséquence.
- Faire réaliser cette étude par un professionnel avant de commencer les travaux vous aide à éviter les mauvaises surprises, comme les affaissements ou les infiltrations d’eau.
- L’étude de sol est aussi souvent exigée lors du dépôt du permis de construire, notamment pour des terrains en zone inondable ou instable.
Etape 5 : concevoir ou acheter les plans de la maison
Vous pouvez dessiner vous-même les plans de votre maison (par exemple en utilisant) un logiciel de conception, comme SketchUp ou Sweet Home 3D). Attention tout de même car votre maison devra :
- respecter les normes en vigueur, notamment celles liées à la réglementation thermique (RE 2020), ainsi que les règles d’urbanisme locales ;
- être adaptée à la topographie de votre terrain.
Pour vous assurer d’avoir un plan qui réponde à tous ces critères, vous pouvez faire appel à un architecte ou acheter des plans en ligne. C’est une sécurité à ne pas négliger, dans la mesure où la conception du plan servira de base pour obtenir votre permis de construire et organiser le chantier dans ses moindres détails.
Si vous avez prévu de construire une maison de plus de 150 m², vous serez dans l’obligation de faire valider les plans par un architecte.
Faire construire sa maison ou l’acheter : quels sont les avantages et les inconvénients de ces deux options ? Réponse dans notre article.
Etape 6 : déposer la demande de permis de construire
Avant de poser la première pierre, il est indispensable d’obtenir un permis de construire auprès de la mairie de la commune où se situe le terrain.
La demande de permis de construire doit comprendre plusieurs documents :
- plans de masse,
- plans de coupe,
- descriptif des travaux,
- et parfois des études supplémentaires (thermique, environnementale).
Une fois déposé, le permis de construire sera instruit par la mairie dans un délai de 2 à 3 mois.
En cas de refus, vous avez la possibilité de modifier votre projet ou de contester la décision.
Etape 7 : souscrire une assurance dommages-ouvrage
L’assurance dommages-ouvrage est en principe obligatoire dès que vous réalisez des travaux de gros œuvre. Elle permet de couvrir les éventuels défauts de construction pouvant affecter la solidité de l’ouvrage ou rendre la maison inhabitable (fissures, affaissement, infiltrations, etc.).
En pratique, peu d’auto-constructeurs souscrivent à cette assurance, qui est pourtant essentielle puisqu’elle garantit un remboursement rapide des réparations sans attendre la recherche des responsabilités (qui peut prendre des années…) et ce, jusqu’à 10 ans après la réception des travaux.
Si vous vous lancez dans la construction de votre maison, nous vous recommandons de souscrire également une assurance responsabilité civile spécifique, pour vous protéger des dommages que vous pourriez causer à des tiers lors des travaux (chutes d’objets, dommages sur la propriété des voisins, etc.).
Etape 8 : préparer et viabiliser le terrain
La préparation et la viabilisation du terrain sont des étapes cruciales avant de commencer la construction :
- La préparation consiste d’abord à nettoyer et dégager le terrain en retirant arbres, rochers ou débris, puis à effectuer les travaux de terrassement pour obtenir une surface plane et stable.
- La viabilisation, quant à elle, permet de raccorder le terrain aux réseaux d’eau, d’électricité, de gaz, de télécommunication, ainsi qu’au système d’assainissement (tout-à-l'égout ou installation d’un dispositif autonome).
Etape 9 : réaliser le gros œuvre
C’est parti, votre maison commence à sortir de terre ! Le gros œuvre comprend :
- Les fondations et les murs extérieurs : cette étape est fondamentale puisqu’elle garantit la stabilité du bâtiment. Vous devez être capable de lire des plans, de comprendre les différents types de fondations adaptées à votre sol, et de travailler avec des matériaux comme le béton, les parpaings ou les briques pour monter des murs droits et solides.
- La charpente et la toiture : pour assurer la solidité de l’ensemble, vous devez comprendre les principes de base des charges et des forces de tension. Pour la couverture, il est important de bien choisir les matériaux (tuiles, ardoises, tôle) et de savoir les poser correctement pour éviter les infiltrations d’eau. Ces travaux demandent de la précision et une bonne condition physique, car ils se déroulent en hauteur.
L’auto-construction implique une gestion rigoureuse du chantier. Il faut organiser chaque étape dans un ordre logique, prévoir les délais et coordonner les achats de matériaux. La gestion des approvisionnements est cruciale pour éviter les retards liés aux ruptures de stock, tout en gardant un œil attentif sur le budget. L'auto-constructeur doit aussi être capable de gérer la relation avec les artisans (si vous en engagez), et veiller tout au long du chantier à la conformité aux réglementations locales.
Etape 10 : réaliser le second œuvre
Une fois le gros œuvre derrière vous, la construction de votre maison implique :
- L’installation des menuiseries extérieures : portes, fenêtres, baies vitrées.
- La réalisation de l’isolation (thermique et acoustique) et la pose des cloisons intérieures.
- L’installation des réseaux d’électricité, de plomberie et de chauffage. Pour cette étape, nous vous recommandons de faire appel à des professionnels. Et dans tous les cas, un électricien agréé devra valider votre installation avant sa mise en service.
- La pose des cloisons et des revêtements intérieurs (sols et murs).
Etape 11 : effectuer les finitions et l’aménagement extérieurs
On arrive à la fin du chantier. Il vous reste principalement à travailler sur l’extérieur de votre maison, en :
- posant un enduit sur la façade, qui permettra de protéger et d’embellir les murs extérieurs ;
- aménageant votre jardin : installation de clôtures, d’une terrasse, d’allées, etc.
Même si vous construisez vous-même votre maison pensez à faire un contrôle technique global en fin de chantier, et éventuellement une réception des travaux si des artisans ont participé au chantier. Ce contrôle permet de vérifier que les fondations, l’isolation, les installations électriques, la plomberie, et la solidité générale du bâtiment respectent les exigences réglementaires. C’est aussi le point de départ des assurances et garanties sur la maison, si vous en avez souscrites (ou que vous avez fait appel à des artisans).
L'auto-construction en images :
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.
