Les taux immobiliers toujours au plus bas, un nouveau record établi !
Les taux de crédits immobiliers ont encore chuté au premier semestre 2019. Ils se situent aujourd’hui à des taux historiquement bas qui les placent depuis plus d’un an à un niveau inférieur à l’inflation. Un phénomène qui devrait accentuer les tensions sur un marché de l’immobilier déjà en forte croissance.
Un nouveau record jamais vu !
Alors que cela fait quelques temps que, de mois en mois, les taux de crédit sont dits au plus bas, voilà qu’ils enregistrent une nouvelle fois en mai une baisse record.
Atteignant 1,29% en moyenne toutes durées confondues, contre 1,33% en novembre dernier, minimum historique jusqu’alors, il n’a jamais été aussi peu couteux d’emprunter.
Aujourd’hui, les taux se situent en moyenne à 1,02% sur 15 ans, 1,20% sur 20 ans et 1,42% sur 25 ans.
Et c’est une tendance qui n’est pas nouvelle ! En avril déjà, les taux avaient considérablement baissé pour atteindre 1,09% sur 15 ans, 1,27% sur 20 ans et 1,49% sur 25 ans.
Cependant, les taux sont calculés par moyenne et toutes durées confondues. Cette baisse entraîne donc mécaniquement le rallongement des durées d’emprunt.
Comment expliquer cela ?
Il y a plusieurs facteurs qui peuvent contribuer à expliquer cette prodigieuse baisse des taux.
La première responsable est sans aucun doute la BCE (Banque Centrale Européenne). Cette institution responsable de la politique monétaire de l’Europe, auprès de laquelle les banques empruntent, maintient ses taux à des niveaux extrêmement bas depuis 2016. Les répercussions sur les taux devraient encore durer au moins jusqu’à l’été 2020.
Deuxième facteur, la guerre des prix déclenchée par la concurrence interbancaire. Chaque banque souhaite présenter les meilleurs services et conditions de crédit pour attirer les futurs emprunteurs.
Pour les séduire, elles rendent l’accès au crédit toujours plus simple en offrant les taux les plus intéressants et en réduisant même leurs exigences concernant le montant minimum d’apport personnel.
Allonger la durée du crédit, une aubaine pour le pouvoir d’achat
Dans un contexte où les taux d’intérêts sont aussi bas, nombreux sont ceux qui se laissent tenter par un allongement de la durée de leur emprunt pour limiter la somme à rembourser chaque mois et jouir d’un pouvoir d’achat plus confortable.
Aussi, la durée d’emprunt moyenne augmente pour atteindre en moyenne 20 ans et 10 mois, voire 22 ans et 2 mois pour les primo-accédants.
On considère ainsi qu’à ce rythme, les prêts sur 25 ans, qui représentent 40% aujourd’hui, deviendront bientôt la norme, permettant notamment à de jeunes acheteurs d’accéder à la propriété sans trop impacter leur capacité d’endettement.
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.