
Louer sa résidence principale : 5 idées pour rentabiliser votre bien
Vous avez investi dans votre résidence principale ? Vous pouvez rentabiliser votre bien de diverses manières : location ponctuelle, location de votre place de parking, prêt de votre logement pour des tournages, location d’une chambre, etc. Quels sont les impôts sur ces revenus ? Comment mettre en location sereinement ? Découvrez tous nos conseils pour rentabiliser votre achat immobilier.
Points essentiels à retenir :
- Louer sa résidence principale est un bon moyen de générer des revenus complémentaires.
- Plusieurs possibilités s'offrent à vous : location de courte durée pendant vos absences, location longue durée d'une partie du logement, location ponctuelle pour des tournages, location de votre place de parking inoccupée, etc.
- En général, tout revenu locatif est imposable mais il existe des exonérations en cas de loyer modéré ou de faibles revenus générés.
Est-ce possible de louer sa résidence principale ?
La résidence principale est celle dans laquelle le contribuable vit habituellement et effectivement avec sa famille. L'administration fiscale considère que c'est le domicile dans lequel une personne vit au minimum 8 mois par an.
En tant que propriétaire, vous disposez du droit d'habiter votre logement, le droit de vendre, et de le louer. Par principe, vous pouvez donc louer votre résidence principale. Mais certaines conditions existent sous réserves d'effectuer les démarches nécessaires.
Comment louer sa résidence principale ?
Louer son logement à des voyageurs en location meublée Airbnb
Accueillir des voyageurs via des sites de location de logements comme Airbnb est une astuce qui peut vite se révéler financièrement très intéressante. Vous partez en vacances ou en weekend et votre logement est vacant, pourquoi ne pas en profiter pour financer vos loisirs ?
Cette méthode simple et très avantageuse est d’autant plus intéressante si votre bien se situe dans une zone touristique prisée avec une forte demande de location.
Démarches préalables
Au préalable, quelques vérifications et formalités s'imposent :
- Vérifier que le règlement de copropriété n'interdit pas la location en meublé de tourisme (par une clause d'habitation exclusivement bourgeoise notamment qui vient interdire toute activité professionnelle notamment le meublé de tourisme).
- Obtenir un numéro SIRET en ligne sur le site Guichet des entreprises.
- Déclarer votre volonté de louer à la mairie de certaines communes (et bientôt pour toutes les communes) pour obtenir un numéro à indiquer dans toute annonce de location.
Obligations du propriétaire
Puis, lors de la location de votre résidence principale, soyez vigilant sur vos obligations :
- Ne pas louer plus de 120 jours par année civile (sauf obligation professionnelle, raison de santé ou cas de force majeure). Attention les communes peuvent désormais limiter à 90 jours la location de la résidence principale en meublé de tourisme. Cette limite doit être respectée dès lors qu’après l’année civile de mise en location, la mairie peut vous demander le nombre total de jours de mise en location.
- Compléter une fiche de police pour les touristes étrangers.
- Calculer, percevoir et reverser la taxe de séjour.
- Ne pas louer à un même client plus de 90 jours par année civile.
Apports de la loi Le Meur (dite loi anti-Airbnb)
La loi Le Meur n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 durcit les règles relatives aux meublés de tourisme :
- facilitation des procédures judiciaires des communes comme Paris à l'encontre des propriétaires ne respectant pas les règles.
- possibilité pour les mairies de limiter à 90 jours par an la location d'une résidence principale (et sanction de 15 000 € en cas de non-respect).
- généralisation du numéro de déclaration à toutes les mairies.
- possibilité pour une copropriété de voter l'interdiction de location en meublé de tourisme (autre que la location de sa résidence principale).
- obligation progressive d'établir un diagnostic de performance énergétique (DPE).
Louer une partie de son logement
La location d’une ou de plusieurs pièces de son logement à l’année est également une astuce qui permet de rentabiliser son bien : louer une chambre à un étudiant ou les pièces d'un étage de votre maison.
La location d'une chambre peut être saisonnière ou de longue durée (le locataire élit domicile dans votre habitation). C'est simple mais cela impose d'établir des règles de vie en commun précises.
La colocation intergénérationnelle prend de l'ampleur entre senior vivant seul et étudiant en recherche de logement. Un loyer modéré contre quelques services, ce système est encadré par la loi ELAN n°2018-1021 du 23 novembre 2018.
Louer sa maison pour des tournages
Votre appartement ou votre maison est spacieux, atypique, attractif ? Vous pouvez le proposer pour des tournages de films, de séries, de publicité, des évènements, voire des shootings photo.
C'est un procédé très rémunérateur qui peut atteindre 3 000 € par jour de tournage.
Louer sa place de parking à l'année
Vous disposez d’une place de parking ou d’un garage, sans l'utiliser. Louez cet espace !
La location de places de parking relève du Code civil et est peu encadrée. Il est donc assez simple de louer sa place de parking. Au mois avec un contrat ou ponctuellement grâce à de nouvelles applications, vous pourrez gagner jusqu’à 2500€ par an !
Pour tout savoir, consultez notre article sur l'investissement locatif dans une place de parking.
Installer des panneaux publicitaires ou solaires
Dernière idée pour rentabiliser votre résidence principale : vous pouvez louer un emplacement sur votre façade ou dans votre jardin pour l’installation de panneaux publicitaires. Plus votre bien est en vue, plus le prix de la location sera élevé (de 500 à 5000€ par an environ). Attention, selon les communes il y a des restrictions selon le nombre d’habitants par ville. De même que les demandes sont nombreuses et seulement 10% des demandes aboutissent.
De même si vous disposez d’une toiture spacieuse et bien exposée, certaines sociétés pourront vous proposer d’y apposer des panneaux photovoltaïques contre rémunération. Attention, certaines communes réglementent l'installation : vérifiez les règles d'urbanisme au préalable.
Quels impôts sur la location d'une résidence principale ?
Principe : tous les revenus sont imposables au titre de l'impôt sur le revenu
Par principe, tous les revenus locatifs sont imposables au titre de l'impôt sur le revenu (IR, selon un barème progressif par tranche) et au titre des prélèvements sociaux (17,2%).
Votre résidence principale étant meublée, les revenus sont imposables dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Vous pouvez choisir entre un régime micro-BIC et un régime réel d'imposition :
- Le régime micro-BIC avec un abattement forfaitaire de 30 % et un plafond à 15 000 € pour une location de courte durée.
- Le régime réel offre des possibilités de déduction des charges. Toutefois la fiscalité applicable à la résidence principale est spécifique.
Vous pouvez alors être redevable de la cotisation foncière des entreprises (CFE) sous conditions.
Exonérations possibles
Il existe des possibilités d'exonération des revenus locatifs :
- Exonération en cas de location temporaire avec des loyers inférieurs à 760 € par année civile.
- Exonération en cas de location d'une pièce ou partie de sa résidence principale, à un locataire qui y élit domicile et pour un loyer raisonnable (213 € par mètre carré en Île-de-France et 157 € en province en 2025).
Comment déclarer la location de sa résidence principale ?
Tout dépend du régime choisi. En régime micro-BIC, le bailleur indique simplement le montant des revenus locatifs sur votre déclaration d'impôt sur le revenu.
Au régime réel, vous devez réaliser une déclaration complémentaire, avec bilan, compte te résultat et annexes. Vous reportez le résultat imposable sur votre déclaration de revenus. Il est alors préférable de se faire accompagner par un professionnel de la comptabilité.
Comment mettre en location sa maison en toute sécurité ?
Certaines précautions sont nécessaires lors de la mise en location, notamment :
- Ranger vos affaires personnelles, de valeur ou fragiles dans un placard fermé à clé.
- Protéger votre connexion internet pour éviter toute utilisation frauduleuse par votre locataire.
- Vérifier les garanties de votre assurance habitation pour couvrir les dommages éventuels causés par les touristes et penser à signer un avenant en cas d'absence de garanties.
- Informer les locataires des règles du logement (collecte des déchets avec tri sélectif, limitation du bruit après une certaine heure, etc.).
- Organiser l'arrivée et la remise des clés, ainsi que le ménage et le changement de linge de lit et de toilette.
- Prévoir éventuellement un état des lieux d'entrée et de sortie, voire un dépôt de garantie.
Découvrez également nos idées pour rentabiliser sa résidence secondaire.

Béatrice Michaux est diplômée d'un Master II en droit de la Propriété Intellectuelle & d'un Master I en Droit des affaires et fiscalité des entreprises de l'université Panthéon-Assas. Elle rédige des articles juridiques dans le secteur immobilier depuis 2017.

Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.
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