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Conseil
Mis à jour le 01/08/2025 6 min
Auteur : Julie Barthoulat - Rédactrice

Acheter en zone inondable : guide et conseils

Acheter un bien en zone inondable ne signifie pas renoncer à son projet immobilier.
Mais cela impose d’y voir clair sur les risques encourus, les obligations du vendeur, les éventuelles restrictions d’aménagement ou de construction, et les conséquences en matière d’assurance. 
Que vous envisagiez d’acheter une maison ancienne, de construire un logement neuf ou d’investir dans une résidence secondaire, voici tout ce qu’il faut savoir pour sécuriser votre achat.

Résumé de cet article : 

  • Les zones inondables sont définies par les autorités et consultables sur Géorisques.gouv.fr.
  • Le vendeur doit obligatoirement fournir un diagnostic immobilier zone inondable à jour au moment de la vente.
  • Acheter une maison en zone inondable reste possible mais impose des précautions (diagnostics, assurances, restrictions).
  • Le coût de l’assurance habitation peut être plus élevé ou assorti de conditions spécifiques.
  • Un projet de construction en zone inondable doit respecter des règles précises définies dans le PPRI (Plan de prévention du risque inondation).

Qu’est-ce qu’une zone inondable ?

Une zone inondable est un secteur géographique exposé à un risque de submersion temporaire par de l’eau douce ou salée, d’origine naturelle.

Ce risque peut résulter de plusieurs phénomènes : débordement de rivière, ruissellement, remontée de nappe phréatique ou submersion marine.

Les autorités locales ou nationales identifient ces zones à partir de données hydrologiques et géologiques. Elles sont ensuite classées par niveau de risque pour encadrer les constructions et limiter les dégâts humains et matériels.

Comment savoir si un bien est situé en zone inondable ?

Il est essentiel de vérifier ce risque avant toute décision d’achat.

Plusieurs outils permettent d’identifier ces zones à risque :

  • Le site officiel Géorisques.gouv.fr, qui permet de consulter les aléas naturels pour une adresse précise.
  • Le Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), consultable en mairie ou sur le site de la préfecture, précise les zones concernées, les niveaux de risque et les prescriptions en vigueur. Il va également prévoir les contraintes et limites de construction spécifiques.
  • Le Dossier Communal d’Information (DCI) ou le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) peut aussi apporter des indications locales utiles.
  • L'atlas des zones inondables recensent également les zones recouvertes par les eaux. En le consultant, vous pourrez être en mesure d'avoir une visions sur les crues, débordements et autres submersions à travers le temps. Ces informations vous donneront une idée de la récurrence des différents événements. 
Bon à savoir :

Une annonce immobilière doit obligatoirement indiquer si le bien est concerné par des risques naturels, dont l’inondation.

Quels sont les niveaux de risque en zone inondable ?

Les zones inondables sont classées selon le niveau d’exposition :

  • Zone rouge : risque fort. Toute nouvelle construction est en principe interdite, sauf travaux de rénovation soumis à autorisation spécifique.
  • Zone bleue : risque modéré. La construction est possible sous certaines conditions (hauteur minimale du plancher, interdiction de caves, etc.).
  • Zone blanche ou hors PPRI : risque faible à inexistant, mais pas nul selon la configuration locale.

Exemple : Une maison ancienne en zone rouge pourra être achetée et occupée, mais un projet d’agrandissement ou de modification pourra être refusé.

Peut-on vendre une maison en zone inondable ?

Oui, un bien immobilier situé en zone inondable peut tout à fait être vendu.

Cependant, le vendeur doit respecter des obligations précises d’information, notamment en fournissant un diagnostic des risques naturels.

De plus, le prix peut être négocié à la baisse si des restrictions importantes s’appliquent, ou si le bien a déjà été touché par des inondations.

Quelles obligations pour le vendeur ?

Il est prévu par le Code de l’environnement l’obligation faite au vendeur à savoir la fourniture au potentiel acquéreur d’un état des risques. (Article L. 125-5 du Code de l’environnement).

Ainsi, lorsqu’un bien est situé dans une zone couverte par un PPRI approuvé ou prescrit, le vendeur doit fournir un état des risques naturels et technologiques, aussi appelé diagnostic immobilier zone inondable.

Ce document fait partie du dossier de diagnostics techniques remis à l’acheteur avant la signature du compromis de vente.

Ce diagnostic :

  • est valable 6 mois ;
  • doit mentionner si le bien a déjà subi un sinistre ayant donné lieu à indemnisation au titre de l’assurance catastrophes naturelles ;
  • doit être à jour, sous peine de nullité de la vente ou de baisse du prix.
Bon à savoir :

Si l’état des risques n’est pas fourni ou est incomplet, l’acheteur peut demander une compensation ou se rétracter

Conséquences sur l’assurance habitation

Assurer un bien en zone inondable est obligatoire mais parfois plus coûteux. Heureusement, en France, le régime des catastrophes naturelles permet une couverture étendue.

  • L’assurance multirisque habitation inclut généralement une garantie catastrophe naturelle, activable après la publication d'un arrêté interministériel.
  • En cas de sinistre, l’indemnisation est plafonnée et soumise à franchise légale. Il convient donc de prendre connaissance de l'étendue des garanties lors de l'élaboration du projet d'acquisition.
  • Certains assureurs peuvent refuser d’assurer un bien à très haut risque, ou appliquer une surprime.

Exemple : Si vous achetez une résidence secondaire en zone bleue, l’assureur peut vous demander d’installer des protections anti-inondation ou refuser l’option « dommages aux biens ».

Construire dans une zone inondable : est-ce possible ?

Construire en zone inondable est parfois possible, mais sous réserve du respect des règles strictes du PPRI :

  • interdiction de construire dans certaines zones rouges ;
  • prescription d’élévations spécifiques, interdiction des caves, des chaudières en sous-sol, etc. ;
  • autorisation préalable obligatoire (permis de construire soumis à avis de l’État).

Faites systématiquement appel à un architecte ou un constructeur qui maîtrise les contraintes locales.

Ce qu’il faut vérifier avant d’acheter un bien en zone inondable

Avant toute promesse d’achat, prenez le temps de vérifier :

  • Le niveau d’exposition du bien sur Géorisques.gouv.fr ;
  • La présence d’un PPRI applicable ;
  • L’historique des sinistres en consultant l'atlas (inondations, indemnisations) ;
  • Les restrictions urbanistiques éventuelles en mairie ;
  • Le coût de l’assurance et les conditions applicables.
Bon à savoir :

Un bien régulièrement inondé peut s’avérer difficile à revendre. Mieux vaut en discuter dès maintenant avec un notaire ou un agent immobilier local afin d'acheter en toute connaissance de cause.

Dans quels cas l’achat peut rester intéressant ?

Acheter en zone inondable n’est pas forcément un mauvais choix. Tout dépend de vos objectifs, de votre tolérance au risque et de la localisation du bien.

  • Vous achetez une maison ancienne en zone rouge : elle peut être habitée mais pas rénovée librement. Informez-vous auprès de la mairie sur les restrictions.
  • Vous envisagez de construire en zone bleue : vous devrez probablement surélever la construction et respecter un cahier des charges strict.
  • Vous souhaitez acheter une résidence secondaire : vérifiez l’accès au bien en cas de crue et les garanties de votre assurance, notamment en cas d’absence prolongée.
  • Si vous ne disposez pas d’un budget en adéquation avec le prix du marché : les biens situés en zone inondable sont souvent moins chers qu’un autre bien, soit environ 11 à 22 % moins chers.

Faut-il déclarer un bien immobilier acheté en zone inondable ?

Il n’est pas nécessaire de déclarer spécifiquement que le bien se situe en zone inondable, mais toutes les informations relatives aux risques doivent figurer dans l’acte de vente.

L’état des risques (diagnostic ERNMT ou ERP) est une obligation réglementaire. Toute dissimulation ou omission peut entraîner l’annulation de la vente.

FAQ

Peut-on obtenir un prêt pour acheter en zone inondable ?

Oui. Les banques peuvent financer un achat en zone inondable, mais elles analyseront avec attention le risque, la valeur de revente et les restrictions possibles. Le prêt peut être conditionné à une expertise ou à la fourniture de garanties complémentaires.

Comment acheter un bien immobilier en zone inondable ?

Commencez par consulter les outils officiels (PPRI, Géorisques), demandez tous les diagnostics obligatoires, évaluez les contraintes d’assurance et d’aménagement, et faites-vous accompagner par des professionnels (notaire, agent immobilier, constructeur…).

Est-ce risqué d’acheter une maison en zone inondable ?

Cela peut l’être, mais tout dépend du niveau de risque, de l’historique du bien et des mesures de prévention mises en place. Une maison située en zone rouge avec des sinistres passés sera plus exposée qu’un bien en zone bleue rarement touché. L’important est de bien s’informer en amont, de consulter le PPRI, de demander l’état des risques, d’estimer le coût de l’assurance et de réfléchir à l’usage futur du bien (résidence principale, secondaire, revente). Un achat maîtrisé, bien accompagné, reste possible.

Est-il possible de construire une maison en zone inondable ?

Oui, sous conditions. En zone bleue, la construction est encadrée. En zone rouge, elle est en principe interdite. Renseignez-vous en mairie sur les règles locales.

    rédactrice
    Julie Barthoulat - Rédactrice

    Rédactrice spécialisée en immobilier, assurance et finance. Je décrypte les évolutions du marché pour rendre ces sujets accessibles à tous. 

    À travers des contenus clairs et pédagogiques, j'accompagne les lecteurs dans leurs décisions financières et immobilières en leur apportant des informations fiables et actualisées.

     

    Karine Dabot
    Karine Dabot - Avocate associée

    Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.

    Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.