Quelles précautions prendre pour des travaux d’agrandissement ?
Vous avez pour projet des travaux d’agrandissement de votre logement afin de disposer d’une surface habitable supplémentaire ? Vous rêvez d’une véranda ? Ou souhaitez surélever votre maison ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur ce type de travaux.
Quels types de travaux entrent dans la catégorie « travaux d'agrandissement » ?
De quoi parlons-nous quand on évoque la notion de travaux d’agrandissement ou d’extension ? La réponse est simple : il s’agit de tout type de projet visant à créer de la surface habitable supplémentaire. Et cela même si « visuellement » le projet n’ajoute aucun volume à l’habitat, comme l’ajout d’un parking en sous-sol par exemple. Ainsi, l’agrandissement peut prendre deux formes distinctes :
- L’aménagement d’espaces existants comme la transformation d’un sous-sol, l’aménagement d’un garage en pièce à vivre, la transformation des combles, le changement de destination d’un local commercial…
- La construction d’un nouvel espace au travers d’une extension horizontale (création d’une véranda, prolongement d’un bâtiment, ajout d’une aile) ou verticale (surélévation de la maison).
Dans un cas comme dans l’autre, cette extension est la création d’un espace supplémentaire qui doit communiquer avec votre logement via des ouvertures existantes ou bien celles que vous allez créer.
Les obligations légales : permis de construire, devis
Permis de construire ou déclaration préalable de travaux ? L’un ou l’autre peut être nécessaire suivant la superficie et la nature des travaux envisagés… Ces demandes peuvent se faire en mairie ou directement en ligne via le site du gouvernement dédié au service public, que ce soit pour la déclaration préalable de travaux ou la demande de permis de construire. C’est ensuite la commune qui va instruire la demande.
Voici un tableau pour mieux s’y retrouver :
Superficie | Formalité |
Jusqu’à 5 m² d’emprise au sol (projection verticale d’une construction)
| Aucune |
Au-delà de 5 m² et jusqu’à 20 m² d’emprise au sol | Déclaration préalable |
Au-delà de 20 m² et jusqu’à 40 m² d’emprise au sol en zone U (urbaine) | Déclaration préalable |
Au-delà de 20 m² et jusqu’à 40 m² d’emprise au sol pour les autres zones | Permis de construire |
Au-delà de 20 m² et jusqu’à 40 m² d’emprise au sol portant la surface totale au-delà de 150 m² | Permis de construire + architecte |
Au-delà de 40 m² d’emprise au sol
| Permis de construire |
Les autres notions à connaître :
- Le projet d’extension doit nécessairement tenir compte des servitudes (comme un passage de voiture ou de canalisations partagé avec votre voisin par exemple) liées au terrain.
- En cas de création d’une fenêtre de toit donnant sur le voisinage (grenier), le permis de construire doit respecter la réglementation en vigueur concernant les vis-à-vis : 1 m 90 en vue directe, 60 cm en vue oblique.
- Quand le bien à agrandir appartient à une copropriété, l’accord des autres copropriétaires doit être recueilli.
- Les travaux d’extension soumis à une déclaration préalable ou à un permis de construire doivent présenter un affichage qui stipule les travaux en cours.
Quel est le prix moyen d'une extension de maison ?
Le prix de travaux d’agrandissement va dépendre du type d’extension choisi et des matériaux retenus. Selon le site Travaux.com, en moyenne, le prix d’une extension se situe entre 700 € et 2 500 € le m², le prix sera donc à multiplier par le nombre de m² constituant l’extension.
Prix d’extension par type de matériau
Solutions d’extension | Prix moyen au m² |
Extension bois | 850 € à 1 000 € |
Extension avec toit plat | 650 € à 1 500 € |
Extension acier / verre | 2000 € |
Extension parpaing | 1 500 € |
Prix d’extension par type d’extension
Solutions d’extension | Prix moyen au m² |
Extension par les côtés / contiguë | 800 € à 2 000 € |
Extension en container | 1 400 € à 6 000 € |
Extension par le / surélévation de la maison | 1 000 € à 1 900 € |
Véranda | 700 € à 2 500 € |
Aménagement des combles | 700 € à 1 500 € |
Ainsi, pour la création d’une véranda de 15 m², au prix moyen au m² de 1600 €, il faudra débourser 24 000 €.
Quels types de prêts souscrire pour des travaux d'agrandissement ?
Plusieurs types de prêts permettent de financer les travaux d’agrandissement que vous projetez.
- Le prêt immobilier, que l’on nomme également prêt à l’habitat, est une solution dans le cas où le coût de l’extension est supérieur à 75 000 €. Son intérêt ? Avoir un taux d’intérêt plus avantageux que ceux des autres prêts. À noter tout de même que la souscription de ce type de crédit immobilier nécessite de prendre une garantie (caution, hypothèque) et de payer une assurance-emprunteur.
- Le prêt travaux affecté s’adresse aux personnes qui souhaitent faire des travaux d’agrandissement par des professionnels, le tout pour un montant inférieur à 75 000 €. Pour obtenir ce type de prêt, un devis et un bon de commande doivent être fournis à l’établissement bancaire. Les fonds sont ensuite débloqués sur présentation des factures.
- Le prêt personnel concerne les particuliers souhaitant effectuer les travaux eux-mêmes et dont le coût est inférieur à 75 000 €. Ce type de prêt donne droit à une enveloppe globale utilisable, sans avoir à fournir de factures.
- Les prêts aidés sous conditions : il est possible sous certaines conditions (situation, montant des ressources) d’avoir accès à des prêts aidés. On peut lister :
- le « prêt travaux amélioration » d’Action Logement, d’un montant maximum de 10 000 € sans conditions de ressources, au taux plancher de 1% et d’une durée maximale de 10 ans ;
- le prêt d’amélioration de l’habitat de la CAF, dans la limite de 1 067 € avec un taux d’intérêt à 1% et d’une durée 3 ans ;
- l’éco-prêt à taux zéro, de 7 000 € à 30 000 € valable seulement pour les travaux d’amélioration énergétique ;
- les prêts de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), jusqu’à 50 % du montant total des travaux de gros œuvre, dans la limite de 50 000 € HT, de 35 à 50 % du montant des travaux d’amélioration dans la limite de 20 000 € HT. Attention toutefois, ces prêts sont sous conditions de ressources et votre logement doit avoir plus de 15 ans pour en bénéficier.
l’aide gouvernementale à la rénovation énergétique MaPrimeRénov peut vous permettre de financer jusqu’à 90 % de vos travaux s’ils concernent de la rénovation énergétique.
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.