Adaptez votre logement locatif pour le rendre attractif
Dans les zones tendues où la demande locative est abondante face à la rareté de l’offre, certains propriétaires ne cherchent pas réellement à valoriser leur bien immobilier. Ils ne cherchent pas à apporter un « plus ». Pourtant la différenciation de son bien locatif peut être intéressante tant en zone tendue, où les loyers sont désormais souvent encadrés, qu’en zone détendue où il y a plus d’offre que de demande. Cette différenciation peut être liée aux caractéristiques du logement telles qu’un balcon ou un jardin, par exemple.
Certains locataires cherchent des biens avec des caractéristiques bien particulières, notamment les handicapés et les séniors. Leur condition physique, et parfois leur mobilité réduite, les contraint en effet à rechercher des logements dits « adaptés ».
L’offre de ce type de logements est très restreinte, et souvent cantonnée aux bailleurs institutionnels (organismes HLM, résidences services, etc.). L’alternative pour ces personnes est d’acheter un bien immobilier, ce qui n’est pas toujours possible avec leurs revenus.
Pour un propriétaire bailleur, adapter son logement locatif peut s’avérer être une décision opportune.
En raison de la rareté de l’offre, un logement adapté, surtout s’il est bien situé, peut attirer de nombreux candidats parfois forcés de vivre actuellement dans des logements non adaptés. La vacance locative peut alors s’en trouver réduite, tant par le nombre de candidats que par leur facilité à déménager.
Ces populations fragiles disposent souvent d’aides spécifiques au logement. Elles peuvent avoir un revenu garanti et versé directement au bailleur, ce qui sécurise le risque de loyers impayés.
En zone tendue, les spécificités d’un tel logement peuvent justifier un loyer supérieur au plafond prévu par la collectivité dans le cas où les loyers sont encadrés.
D’autres avantages pour le propriétaire sont à prendre en compte. Il peut bénéficier de subventions de l’Anah pour le financement des travaux d’adaptation. Les taxes d’habitation et foncière peuvent être réduites dans un logement ancien, car la surface habitable prise en compte peut être minorée des surfaces de giration (surface permettant de tourner facilement en fauteuil, généralement 3 à 5 mètres carrés).
Pour entreprendre des travaux d’adaptabilité, il est fortement conseillé de s’adresser à des professionnels spécialisés qui respecteront les normes précises en la matière et vérifieront la cohérence des parties communes (ascenseur, couloir, parking, etc.). Enfin, les surfaces « perdues » pour l’adaptabilité pourront être récupérées en cas de mise en location auprès d’un locataire n’ayant pas de besoin d’adaptation du logement. Un logement adapté touche donc au final une cible de locataires plus large.
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Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.