La pollution de l’air intérieur touche les écoconstructions
En matière de pollution de l’air intérieur, les matériaux synthétiques de construction ont toujours été désignés comme responsables. Or, une étude américaine démontre que les matériaux durables ne sont pas forcément meilleurs : les niveaux de pollution intérieure restent élevés, même dans des logements écologiques fraîchement édifiés.
Les écoconstructions n’échappent pas à la pollution de l’air
Cette étude américaine a mesuré les niveaux de composés organiques volatils (COV) et semi-volatils (COSV), avant et après emménagement, dans des logements édifiés selon les préceptes de l’écoconstruction.
Résultat ? Malgré un « label vert » décerné à ces habitations, de nombreux polluants ont été détectés, même en amont de l’emménagement.
Ces polluants proviennent de traitements anti-feu, de parfums, de solvants ou bien encore de molécules issues de produits d’entretien.
Après l'emménagement, la même étude a montré la présence d’autres polluants liés au mode de vie des ménages.
Dans certains cas, ceux-ci sont venus se cumuler avec des taux déjà élevés.
Les conséquences de la pollution de l’air intérieur sur la santé
La présence des COV et des COSV peut avoir des répercussions sérieuses sur la santé des habitants – raison pour laquelle les matériaux synthétiques sont régulièrement montrés du doigt.
Ces composés peuvent être cancérigènes, ou contenir des perturbateurs endocriniens (à l’origine de divers maux comme la stérilité, les problèmes dans le développement de l’enfant, etc.).
Pour le moment, la réglementation française fixe des seuils uniquement pour la pollution de l’air extérieur. Hormis pour trois polluants (le radon, l’amiante et le monoxyde de carbone), le législateur ne s’est pas prononcé au sujet de la pollution de l’air intérieur.
Toutefois, il est surprenant que les écoconstructions, censément plus respectueuses de l’environnement et de la santé, ne prennent pas en compte la dangerosité de ces composants à l’égard des habitants.
Il faudra donc attendre que la future réglementation thermique voie le jour : elle devrait intégrer la notion de qualité de l’air intérieur, notamment à travers un bon équilibre entre isolation et renouvellement de l’air vicié.
Car, au-delà de la construction et des travaux de rénovation, c’est bien souvent le mode de vie des occupants qui vient impacter la qualité de l’air.
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Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.