Un logement sur quatre est inoccupé dans le centre de Paris
Alors que la capitale française connaît une grave pénurie de logements, on y recense 15% de biens immobiliers vacants. Dans le centre de Paris, ce pourcentage monte à 26%, soit un logement sur quatre !Malgré la reprise progressive de la construction, la France continue de manquer de logements. Cette situation atteint son paroxysme dans la capitale, puisque les projets immobiliers neufs sont extrêmement rares. Or, une étude nous apprend que 15% du parc résidentiel parisien serait vacant, et jusqu’à 26% dans les quatre arrondissements centraux. Les causes peuvent être nombreuses : résidences secondaires, habitations en phase de rénovation, crainte de tomber sur un locataire indélicat, volonté de louer en saisonnier pour gagner plus. Reste que la mairie de Paris cherche les moyens pour inciter les propriétaires à remettre leurs logements sur le marché.
15 % de logements vacants dans Paris
La capitale reste la zone immobilière la plus tendue de France. En effet, le nombre de candidats à la location ou à l’accession à la propriété y reste très largement supérieur au volume des biens immobiliers disponibles.
Cet écart pourrait logiquement être imputé à un manque de logements. Pourtant, la réalité est tout autre : dans les faits, une partie du parc immobilier résidentiel reste inoccupée. Le taux de logements vacants atteint 26% dans les quatre arrondissements centraux (1er, 2e, 3e et 4e). Il est en moyenne de 15% sur l’ensemble de la ville.
Même si la libération de ces logements vacants ne suffirait pas à répondre à tous les besoins, leur existence prouve que le manque de biens immobiliers ne découle pas uniquement de lacunes en matière de construction, mais rencontre également d’autres obstacles.
La mairie de Paris invite à remettre les biens sur le marché
La mairie de Paris ambitionne de renverser cette situation. Politiquement, socialement et économiquement, ces logements vacants sont une aberration dans une ville où la demande immobilière est saturée. Pour y parvenir, la municipalité a mis en place deux dispositifs :
- Une surtaxe sur les résidences secondaires. La détention d’un bien immobilier non occupé coûtera plus cher aux propriétaires au titre de la taxe d’habitation. La précédente hausse de 60% n’avait eu pour effet qu’une augmentation moyenne annuelle de 600 euros – pas de quoi inciter à un changement d’habitude. En juillet dernier, la mairie a voté le quadruplement de cette surtaxe pour passer à 250%, soit une somme d’environ 2 500 euros par an. À charge au Parlement d’en valider le principe.
- Les mesures de lutte contre les locations meublées touristiques type Airbnb. La mairie a mis en place plusieurs conditions à respecter : toute mise en location saisonnière d’un bien qui n’est pas une résidence principale doit être compensée par la conversion d’un bien immobilier professionnel de surface équivalente en habitat résidentiel. Les propriétaires doivent également s'enregistrer auprès de la mairie pour obtenir une autorisation de louer. Enfin, les contrôles ont été intensifiés : 31 propriétaires ont été condamnés en 2017 à plus de 600 000 euros d’amende. Le montant maximum du PV a été porté à 50 000 euros par logement pour les bailleurs hors-la-loi.
Quant à la location meublée touristique, qui concerne les résidences principales à Paris, seule la taxe de séjour est à reverser à la mairie. Cette taxe est généralement collectée par la plateforme de réservation. C’est le passage à une activité professionnelle de location saisonnière qui s’avère plus contraignant. Une façon de décourager les investisseurs qui voudraient transformer le centre de Paris en parc locatif Airbnb aux dépens des locataires longue durée et des accédants.
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Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.