Immobilier : évolutions récentes et perspectives
Le Crédit Agricole a réalisé une étude sur le marché immobilier français en 2018. Non seulement cela permet de faire un point sur la situation passée, mais cette étude nous offre des éléments pour imaginer ce que sera le marché immobilier français en 2019.
Des ventes records dans l'ancien
Selon cette étude du Crédit Agricole réalisée en février 2019, l'ancien a toujours la cote. En effet, en 2018, l'immobilier ancien se porte très bien. Découvrons les chiffres pour mieux comprendre :
- en 2015, 797 000 ventes, + 15 % sur un an ;
- en 2016, 845 000 ventes, +6 % sur un an ;
- en 2017, 962 000 ventes, +13,8 % sur un an ;
- de novembre 2017 à novembre 2018 : 962 000 ventes.
Le dynamisme de l'immobilier ancien en 2018 est lié à plusieurs facteurs, à savoir : des taux bas, des acheteurs qui se décident vite et une vitesse de rotation du parc élevée.
Immobilier ancien : des prix en hausse
La loi de l'offre et de la demande s'applique ici parfaitement. Face à une forte demande, les prix ont augmenté. Pour autant, on ne peut parler d'envolée des prix. Cette hausse reste mesurée, elle atteint en moyenne 2,9 % sur le plan national au troisième trimestre 2018.
Nous pouvons noter des évolutions disparates en province avec des hausses de moins de 1 % à Nancy, Dijon ou Bayonne et des hausses plus fortes à Bordeaux (17,2 %), Rennes (9,6 %) ou Lyon (8,3 %).
Dans certaines villes, nous constatons même une baisse : c'est le cas à Bourges (-5,6 %) ou encore à Grenoble (-2,6%). À Paris, la hausse des prix dans l'ancien atteint 6,2 %.
Des ventes en baisse dans le neuf
Dans le neuf, nous notons une baisse des ventes en 2018. Au troisième trimestre 2018, les ventes sur un an ont chuté de 8,9 %.
Ce chiffre atteint 13 % dans les ventes en bloc de logements neufs. Concernant les ventes de maisons individuelles hors promoteurs, la baisse est de 14,1 % en un an.
Les décisions politiques ont impacté le niveau des ventes, mais aussi leur nature. Ainsi, en 2017, le poids des ventes investisseurs atteignait 54 %, contre 46 % pour les ventes accédants.
La tendance s'est inversée en 2018, notamment en raison du recentrage du dispositif Pinel. Ainsi, l'an passé, le poids des ventes investisseurs a atteint 49 %, contre 51 % pour les ventes accédants.
Les mises en vente de logements neufs (promoteurs) ont ainsi reculé de 5,4 % sur un an au troisième trimestre 2018. Concernant les mises en chantiers, elles ont baissé de 7 %, tandis que le nombre de permis de construire délivrés a baissé de 7,1 %.
Immobilier 2019 : les raisons d'une baisse annoncée
Grâce à notre étude, nous sommes en mesure d'estimer la tendance pour 2019. Les ventes dans l'ancien pourraient ainsi baisser de 4 % et les ventes dans le neuf de 6 %. Cela est lié à différents facteurs :
- le recentrage sur les zones tendues des mesures de soutien dans le neuf, à l'image du dispositif Pinel ;
- la remontée des prix ;
- la confiance médiocre des ménages dans un contexte économique incertain sur le plan national et international ;
- la faiblesse de l'offre après une période très dynamique ;
- la légère remontée des taux attendue en 2019.
Pour autant, la situation est loin d'être critique. L'immobilier est toujours perçu comme une valeur refuge qui permet de préparer sa retraite et de constituer un patrimoine, pour soi et ses proches. De plus, les professionnels de l'immobilier estiment que les taux de crédit resteront attractifs et bon nombre de ménages, au regard du montant des loyers, auront encore tout intérêt à investir.
Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.
Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.