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Professionnel reconnu garant de l'environnement RGE
Actualité
Crée le 3 min

Bien choisir un professionnel pour une rénovation énergétique

Sommaire

L’association de défense des consommateurs « UFC Que Choisir » s'est intéressée aux travaux d'amélioration de la performance énergétique. Elle alerte sur certaines pratiques et explique comment mieux garantir l’efficacité de ces travaux au vu des dépenses importantes qu’ils représentent pour certains ménages.

Les limites du label RGE

L’enquête de l’UFC s’est portée sur les professionnels du bâtiment labellisés RGE. Ce label « Reconnu Garant de l’Environnement » est notamment indispensable pour bénéficier du crédit d’impôt transition énergétique. Plusieurs points négatifs ont été relevés par l’association de consommateurs chez les professionnels pourtant labellisés.

Il est vrai que pour obtenir ce label, il suffit qu’un seul salarié suive une formation courte et devienne le référent technique au sein de l’entreprise. Rien ne garantit ensuite au client que c’est cette personne spécialisée dans les aspects environnementaux qui est affectée au projet et à son étude.

L’importance d’un diagnostic exhaustif

Peu de professionnels testés ont, en effet, procédé à un diagnostic complet du logement à rénover. Les recommandations de travaux ont tendance à rester orientées vers la spécialité de l’entreprise. Ainsi, une entreprise de fenêtres préconisera plus naturellement le remplacement de toutes les fenêtres, sans nécessairement s’intéresser aux autres sources de déperdition de chaleur.

Plusieurs autres irrégularités ont été relevées, telle l’absence de mentions légales ou des formats de documents non conformes. Il est pourtant indispensable de réaliser un diagnostic complet. En fonction de l’habitat, il peut être prioritaire de traiter l’isolation du toit, le remplacement des fenêtres ou bien encore du système de chauffage. Les priorités devraient être fixées selon la situation réelle, et non selon les préférences du fournisseur.

L’évaluation de rentabilité des travaux

La durée nécessaire pour amortir les travaux doit également être prise en compte. Investir dans des travaux qui ne seront rentabilisés qu’au-delà de 10 ans présente un intérêt limité. En effet, l’usure naturelle des équipements et des matériaux sur une telle durée peut nécessiter une nouvelle rénovation. Dans le meilleur des cas, l’investissement sera donc tout juste rentabilisé, c’est une opération blanche économiquement, mais rentable sur le plan énergétique.

Il faut donc mesurer objectivement le gain économique. La rentabilité s’optimise soit par une réduction des dépenses, soit par de grosses économies d’énergie qui ne pourront avoir lieu que dans un bien immobilier particulièrement énergivore. Dans tous les cas, le ratio investissement / gains doit rester positif.

La sélection d’un professionnel de la rénovation

En Allemagne, ces travaux sont soumis à une obligation de résultat de gain de performance énergétique. Ce n’est pas le cas en France. Il faut donc penser à se renseigner sur l’efficacité des professionnels envisagés. Vous pouvez également solliciter des associations spécialisées (par exemple SOLIHA), voire la mairie, qui mandatent souvent des professionnels pour réaliser des travaux chez des ménages en difficulté.

Cette enquête, bien qu’alarmiste, ne doit pas pour autant freiner les projets de rénovation énergétique. Elle appelle cependant à la prudence lors de la sélection d’un prestataire pour la réalisation des travaux. Les budgets sont, en effet, conséquents et ils doivent être rentabilisés par les économies réelles d’énergie qu’ils procurent.

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    Karine Dabot
    Karine Dabot - Avocate associée

    Cet article a été relu par Karine Dabot, avocate depuis 1994 au barreau d'Aix-en-Provence.

    Spécialisée en droit bancaire, voies d'exécution et droit des sûretés, elle intervient principalement en contentieux civil et commercial, transactions immobilières et saisie immobilière.